La Grande-Motte – 17 novembre 2018

L’objectif de la sortie est de vérifier si le lys des sable (Pancratium maritimum L.) est ou non en voie d’extension.
En même temps, une exploration des rejets sur la plage nous a permis de récolter quelques coquillages et échinodermes.


Laisses de mer sur la plage et à droite, les dunes protégées par des ganivelles.

A l’aller, observation des dunes se reconstituant derrière les ganivelles à la recherche des Pancratium maritimum L. du Point Zéro à l’embouchure du Vidourle. Et au retour, recherche des coquillages et autres organismes marins.

Botanique

Le lys des sables ou Pancratium maritimum L. est une plante vivace de 30-60 cm, glabre, à bulbe ovale très gros. Ses feuilles sont larges de 8-20 mm, glauques, dépassant la tige robuste et comprimée.
Les fleurs, 3-15 en ombelle, sont blanches, très grandes, odorantes, avec à la base une spathe grande, à valves bien plus courtes que le tube floral.
Le périanthe est long de 10-15 cm, à tube étroit, dilaté dans son quart supérieur, bien plus long que le limbe à divisions lancéolées-linéaires.
La couronne est grande, en entonnoir, soudée au périanthe dans son tiers inférieur et égalant les 2 tiers de ses divisions, à 12 dents triangulaires-aiguës placées 2 à 2 entre chaque étamine à filet libre court.
Le fruit est gros et contient des graines noires et comprimées.
(Description de Coste)

Au niveau du Point Zéro, derrière le manège, en bordure de la plage, des touffes importantes sont en fruits. Tout le long des ganivelles, de très nombreux pieds de Pancratium maritimum L. se développent.

Autres végétaux des dunes

Moncotylédones Amaryllidaceae Pancratium maritimum L. Lys des mers ou du sable En fruit-De très nombreuses jeunes plantes
Moncotylédones Poaceae Ammophila arenaria (L.) Link Oyat Fixe le sable des dunes
Dicotylédones Apiaceae Echinophora spinosa L. Panais Sec ou en rosette
Dicotylédones Asteraceae Anthemis maritima L. Camomille des dunes Quelques fleurs
Dicotylédones Brassicaceae Cakile maritima Scoop. Cakillier Quelques fleurs
Dicotylédones Euphorbiaceae Euphorbia paralias L. Euphorbe des sables
Dicotylédones Fabaceae Medicago marina L. Luzerne maritime
Euphorbia paralias L. – Euphorbe des sables Ammophila arenaria (L.) Link – Oyat Anthemis maritima L. – Camomille des sables.
Echinophora spinosa L. – Panais épineux. Cakile maritima Scoop. – Cakillier Medicago marina L. – Luzerne maritime.

Entomologie.

Nombreuses chenilles de Brithys crini (Fabricius, 1775), Noctuelle du pancrais, se nourrissant des feuilles de Pancratium maritimum L.

Malacologie marine
Mollusques gastéropodes et bivalves.

Sur la plage, beaucoup de débris végétaux et peu de varietés de coquillages.
Les gastéropodes ont une coquille enroulée, les bivalves, une coquille constituée de deux parties, les valves.

Gastéropodes Muricidae Bolinus brandaris (L, 1758)
Murex
Nassariinae Nassarius mutabilis (L, 1758)
Nasse ceinturée
Naticidae Neverita josephina (Risso, 1826)
Nasse ceinturée
Patellidae Patella rustica (L, 1758)
Patelle – Arapède – Chapeau chinois
Turritellidae Turitella communis (Risso, 1826)
Turitelle
Très nombreuses vers le Vidourle
Bivalves Cardiidae Acanthocardia echinata (L, 1758)
Bucarde rouge
Cardiidae Cerastoderma glauca (Bruguière, 1789)
Coque glauque
Anominiidae Anomia ephippium (L., 1758)
Pelure d’oignon
Solenidae Solen marginatus (Pulteney, 1799)
Couteau
Pharidae Ensis minor (Chenu, 1843)
Couteau
Ostreidae Ostrea sp.
Huitre
Mactridae Mactra stultorum (L., 1758)
Mactre coralline
Mytilidae Mytilus edulis (L., 1758)
Moule
Myidae Mya arenaria (L., 1758)
Mye des sables
Pectinidae Chlamys varia (L., 1758)
Pétoncle bigarré
Veneridae Chamelea gallina (L., 1758)
Petite praire
Tellinidae Tellina pulchera
Telline gentille (Lamarck, 1818)
Tellinidae Tellina tenuis Da Costa, 1778
Telline papillon
Donacidae Donax trunculus (L., 1758)
Flion tronqué – Telline
A consulter en complément :
– Catalogue des mollusques marins du Gard (Bulletin SESNNG n°1875-1)
– Les mollusques marins du Golfe d’Aigues-Mortes et de la Camargue par J.Pelorce (Bulletin de la SESNNG n°2007-66)
– Les mollusques allochtones du littoral languedocien par J.Pelorce (Bulletin SESNNG n° 2011-68).

Mollusques céphalopodes

Un os de seiche (Sepia sp.) de petite taille est échoué au milieu de débris de bois.

Echinodermes

Des restes désséchés d’échinodermes sont, comme l’os de seiche, piégés dans les debris.
Nous avons trouvé un morceau de test d’oursin, trois étoiles de mer et une ophiure.

Conclusion

Pour conclure ce compte-rendu d’une agréable journée, voici quelques remarques de J. Pelorce, spécialiste de malacologie, lors d’une précédente sortie au Grau-du-Roi.

  • 90% des coquillages sont très petits et doivent être ramassés en aveugle et triés à la loupe binoculaire. Certains ne sont jamais rejetés sur les plages et se trouvent quelquefois pris dans les filets.
  • Dans le golfe d’Aigues-Mortes vivent 550 espèces.
  • En Méditerranée : plus de 2000 espèces.
  • Ces espèces vivent entre 50 et 100 m de profondeur, soit à 80 km de la plage.
  • Ces espèces vivent sur le plateau continental. Ce plateau occupe le golfe du Lion et est le seul existant en Méditerranée. Le golfe d’Aigues-Mortes est la partie Nord du Golfe du Lion.
  • Au large, des grès qui correspondent à un rivage fossile.
  • La présence de ce plateau explique le fait que Sète et le Grau du Roi soient les deux seuls ports de pêche. Sète pêche plus d’espèces pélagiques, le thon et la sardine. Le Grau du Roi pêche au chalut sur le plateau continental.
  • Tout ce qui vit se trouve dans les 2-3 km, soit mort, soit vivant.
  • Ce sont des mollusques de fond de sable propre c’est-à-dire dépourvu de vase. Celle-ci existe plus au large.
  • Il est difficile de dire quel âge a un coquillage mort si les restes de la bête n’y sont plus. Une coquille de cérithe usée, ramassée sur la plage, peut avoir entre 10 000 et 50 000 ans. La coquille se conserve intacte très longtemps.
  • Trou dans les coquilles : certains sont dus aux murex qui percent un trou cylindrique. Les nasses, elles, utilisent de l’acide : le trou n’a pas le même diamètre dessus et dessous (plus étroit dessous).
  • Les tâches ou des couleurs noires apparaissent sur certaines coquilles : ceci est lié au milieu.
  • Anomie ou «frite » : une des deux valves a un trou par lequel passe le byssus fixant l’animal au support.
  • La mye : l’animal est beaucoup plus gros que sa coquille. Il déborde largement de tous côtés.

Au retour, nous sommes passes par la Tour Carbonière.
Le niveau de l’eau dans les étendues d’eau était très élevé et le vent ne nous a pas permis d’observer les oiseaux habituels. Seuls deux cygnes et une aigrette animaient le paysage.
Dans un fossé, la linaire commune (Linaria vulgaris Mill.) étalait ses lumineuses fleurs bicolores.